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zapatosardientes
24 mai 2006

Capoeira- Affirmation de l'identité brésilienne

La capoeira est certainement avec le samba
la principale affirmation de l'identité culturelle brésilienne

Historique

La Capoeira remonte au début du siècle dernier, sa rythmique et ses techniques de feintes entre autres sont empruntées aux peuples africains d'Angola. La possession d'armes et les entraînements martiaux leur étant interdits par leurs maîtres, les esclaves ont inventé la capoeira, s'inspirant de leurs danses africaines traditionnelles pour développer ce style de combat. C'était un moyen pour eux de résister à la violence quotidienne qui régnait dans les plantations. Cet art martial déguisé en danse contient toute l'âme du Brésil.

Elle développe la force, l'agilité, la discipline et l'expression corporelle.
Il s'agit d'un jeu athlétique qui fait appel à la souplesse et à la maîtrise du corps.
Il n'est pas question de gagner des points ou de franchir la ligne d'arrivée ; c'est un jeu au cours duquel les participants rivalisent d'adresse, d'élégance et de malice. 

La place de l'église à Olinda, scène de Capoeira

Roues, coups de pieds fouettés, et autres figures acrobatiques, ces enchaînements de techniques diverses nécessitent une grande souplesse, dextérité et résistance musculaire. Dans la pratique, les coups ne sont pas portés mais les adversaires se frôlent avec une grande rapidité. Les combattants sont normalement vêtus d'un pantalon blanc.
L'après-midi ou le soir, on se rassemble sur une place et on danse, ou on combat, c'est suivant.
Les premières académies de Capoeira ont vu le jour à Bahia. Aujourd'hui la capoeira est un art digne de respect, elle est reconnue et pratiquée dans tout le Brésil et suit comme la plupart des arts martiaux un courant de pensée; ici c'est l'étendard culturel des mouvements de pensées du peuple noir. Le capoeiriste doit savoir attaquer et se défendre, mais aussi maîtriser les sauts acrobatiques et les nombreux mouvements inspirés du monde animal (floreo) qui agrémentent le jeu.   

Un jour on demanda a Pastinha* ce qu'est la capoeira..et lui, le vieux maître respecté demeura silencieux un moment, regarda au plus profond de son âme, et répondit tranquillement, sous forme de chanson. La capoeira est un jeu, un jouet, c'est respecter ta peur, bien doser ton courage, c'est un combat, c'est le plaisir de l'élégance de l'intelligence, C'est le vent dans la voile, un gémissement dans la Senzala, un corps qui tremble, un berimbau bien joué, l'éclat de rire d'un enfant, le vol d'un oiseau, l'attaque du serpent corail, le goût du danger dans la gorge, c'est rire devant l'ennemi, en agitant la main, c'est l'écho du cri de Zumbi dans les quilombos, c'est se relever de sa chute, avant de toucher le sol, c'est la haine et l'espérance, le coup porté au visage qui blesse le coeur, c'est aussi relever un défi, avec la volonté de combattre, c'est un petit bateau abandonné sur les vagues de la mer, un petit bateau en pèlerinage abandonné à la dérive; sans but...

Manoel dos Reis Machado-Maître Bimba (1900-1974) 

Il est le créateur de la Capoeira Régional. Il crée son académie à Salvador (capitale de l'Etat de Bahia). Son père était champion de Batuque qui est une lutte pratiquée chez les pêcheurs angolais dans laquelle il puisera pour compléter le Capoeira. Il complétera aussi la Capoeira originelle de nombreuses techniques apprises auprès de marins du monde entier rencontrés sur le port.
Il effectura un tour du Brésil afin de se mesurer à d'autres pratiquants d'art martial et prouver l'efficacité de son art. Une de ces démonstrations fut d'ailleurs à l'origine de la volonté de Getulio Vargas de proclamer la Capoeira comme sport national. Maître Bimba ouvre donc la première académie officielle de Capoeira en 1932. 

*Vicente Ferreira Pastinha (1889-1982) - Mestre Pastinha
Maître de capoeira d'Angola et de la cordialité bahianaise, être de la haute civilisation, l'homme du peuple, il est un des illustres représentant de la population, un obas, un chef. Il est le premier dans son art, seigneur de l'agilité et du courage " Jorge Amado Bahianais de Salvador, du trés connu quartier de Pelourinho, Pastinha était le grand maître de la capoeira. Il a perfectionné cet art laisser par les esclaves. Il a créé la première école de capoeira tout en établissant une méthode d'enseignement qui était basée sur les anciennes traditions. Il a aussi écrit le premier livre sur le sujet, où il expose sa propre conception philosophique de la capoeira.
C'est le Mestre pastinha qui a institutionnalisé les couleurs jaune et noire comme uniforme de la capoeira et a constitué l'orchestre qui accompagne cet art : 3 berimbaus, 2 pandeiros, 1 attabaque, 1 reco-reco, 1 agogo. Il a aussi formé des capoeiristas comme : João Grande, João Pequeno, Curió et autres. 


Règles, Roda, Grades

La Capoeira est caractérisée par sa "Roda".
La Roda est à la Capoeira ce que le dojo est au Judo.

L'ensemble des capoeiristes participant au jeu forme une ronde. Tous ont un rôle à tenir, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur du cercle ainsi dessiné.
A l'intérieur deux capoeiristes jouent. Ils ont à leur disposition tout le panel de leurs coups et des ruses qu'ils ont pu expérimenter. Ils doivent par dessus tout comprendre leur partenaire. La qualité de la prestation dépend de la relation qu'ils auront su créer avec leur partenaire. Ils sont le centre du spectacle de la Roda.
A l'extérieur du cercle, la participation à la Roda est forte. Il y a les musiciens qui ouvrent et rythment le jeu. Les autres regardent les joueurs au centre de la Roda, et les encouragent en frappant des mains et en chantant.
Entre l'intérieur et l'extérieur du cercle, nombreux sont les échanges. Si le jeu est bon, les chants appelés "La Chula" et les claquements de mains vont se faire plus fort, la cadence de la musique va s'accélérer. Si l'ambiance est chaude, les joueurs vont chercher à en faire plus. Une synergie se crée entre le centre et l'extérieur de la Roda. De plus chacun peut, dès qu'il en a envie, entrer dans le cercle et remplacer un des deux joueurs pour se mesurer à l'autre.

L'entrée et la sortie des capoeristes sont soumis à des règles. Chaque fois qu'il sort ou qu'il rentre du cercle, le capoeiriste doit faire ce que l'on appelle "le respect". Celui qui entre s'interpose entre les deux joueurs présents et fait face à celui avec lequel il veut jouer. L'autre se retire. Le nouveau venu attend la décision de son adversaire de commencer le jeu. Ce dernier peut prendre le temps de reprendre son souffle avant de reprendre un jeu. Pour ceci, il marche le long du cercle, et l'autre fait de même. C'est celui qui vient de jouer qui décide de l'opportunité de reprendre le jeu.
Au premier jeu de la Roda les deux capoeiristes font le respect puis se serrent les mains avant de se lancer sur l'ère de jeu en profitant de ce moment pour réaliser quelques figures acrobatiques (Macaco, Au, Chango...).

La Roda est cet ensemble d'éléments liés les uns aux autres; ils ne peuvent être séparés.

Les grades :

Les grades de Capoeira sont identifiés par la couleur de la corde à la taille du capoeiriste. Les couleurs et leur ordre de graduation diffèrent selon les groupes, puisqu'il n'existe pas de nomenclature officielle en Europe. L'ordre de grade généralement respecté par la plupart des groupes de capoeira et que l'on peut considérer comme reconnu (ci-dessous).
Devenir Maître demande de nombreuses années, outre la maîtrise du jeu, le maître connaît parfaitement les chants, les rythmes, et joue de tous les instruments et doit même apprendre à construire son Berimbau.

  • Blanche
  • Jaune
  • Orange
  • Vert
  • Bleue
  • Marron  (Contre Maître)
  • Rouge (Maître)   
        

ÉCHAUFFEMENT ET TECHNIQUE

Il existe une technique de la Capoeira, support indispensable à une bonne préparation physique pour la souplesse, la vigueur, l’agilité, l’équilibre,  l’endurance et le rythme du corps.

Technique des mouvements

Mouvement des animaux (macaques, félins, reptiles). Mouvements et déplacements au sol. Mouvements et déplacements à mi - hauteur. Mouvements et déplacements à partir de sauts et d’acrobatie.
La "ginga ", mouvement de base.

La " ginga " permet le déplacement dans l’espace en rythme et de façon continue. C’est à partir de la " ginga " que se font les sauts, les coups et les autres mouvements.
L’équilibre

Équilibre statique Équilibre dans le mouvement. La récupération de l’équilibre à partir du déséquilibre.
La malice et la " mandiga ".

Ce sont les artifices, les stratégies, les "combines " imaginés pendant le jeu pour distraire le partenaire et e conduire où l’on veut. C’est ici que se développe toute la théâtralité du jeu, que se construit le vocabulaire gestuel de chacun.
La musique et le chant

Initiation aux instruments Travail sur le rythme et les chœurs L’échauffement corporel sera soutenu par les rythmes des deux percussions principales de la Capoeira : le bérimbau et le pandeiro.


Batizado
Au bout de quelques mois d'apprentissage, dans les académies de capoeira, on présente les nouveaux élèves dans une cérémonie publique appelée Batizado (Baptême). Les débutants vont jouer, chanter et faire la musique au mieux de leurs possibilités devant les invités représentant le monde de la capoeira.

Au cours du jeu avec un professeur ou maître, un coup déséquilibrant
leur permettra de montrer s'ils savent déjà bien tomber.
A la suite de ce jeu, il recevront un cordon vert *. A partir de là commence
leur progression dans la capoeira.


Des vidéos

Des photos

D'autres vidéos en ligne dans ce blog, et d'autres détails sur cette danse les deux jours suivants (à suivre...)


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